Depuis plus d’une année, l’est de la République démocratique du Congo est victime de la résurgence du M23 plongeant des des nombreuses femmes issues de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi dans des situations extrêmement difficiles au sein de divers sites de déplacés autour de la ville de Goma où elles se sont déplacées. Dans ce contexte difficile, certains témoignages poignants révèlent que certaines femmes, privées d’assistance et de ressources, acceptent d’être victimes de violences sexuelles dans l’unique espoir de nourrir leur famille, faute d’autres sources de revenus que l’assistance humanitaire sporadique.

Cette réalité choquante a mobilisé le Collectif des Jeunes Engagés, une organisation à but non lucratif décidée à agir. Le 10 novembre 2023, ce collectif a organisé une formation visant à doter une dizaines des femmes déplacées par jours de compétences en fabrication de savons liquides, offrant ainsi une perspective d’autonomie financière.

Madame Leslie Murigande, à la tête de ce collectif, explique : « Nous avons été bouleversés par le calvaire des femmes et filles déplacées dans divers sites du Nord-Kivu. Nous devrions agir, car ce sont nos mères, grandes soeurs et petites soeurs qui souffrent. C’est dans cette optique que nous avons décidé de les former à divers métiers pour qu’elles puissent accéder à une certaine liberté financière. Nous les formons à la fabrication de savons liquides, de sacs en perles et de sacs en paille (Bikapo). Par jour nous produisons 20litttes de savons liquide et plus, après la formation, nous allons leur laisser une quantité leurs permettra de commencer la vie, mais aussi ce qu’elles pour fabriquer elles-mêmes.

La formation a débuté dans le camp de Kanyarutshinya à Nyiragongo, avec l’intention du collectif de poursuivre son initiative d’autonomisation des femmes déplacées afin de lutter contre les différentes formes de violences basées sur le genre auxquelles elles sont confrontées pour survivre car n’ayant pas des activités génératrices de revenus.

Les femmes formées expriment leur gratitude et leur détermination à changer leur situation. Madame Wimana Noëlla, déplacée vivant dans le camp de Kanyarutshinya, déclare : « Je suis en train d’apprendre, et je suis vraiment très heureuse. Cette formation sera très bénéfique pour moi. Je vais commencer à fabriquer des savons et les revendre pour gagner de l’argent et nourrir ma famille ici dans le camp. »

Maman Médiatrice, une autre femme déplacée de guerre, témoigne de la qualité exceptionnelle des savons liquides fabriqués par le collectif des jeunes engagés. Elle exprime son bonheur d’avoir été parmi les femmes formées et envisage de transmettre ces connaissances à d’autres femmes dans le camp. « Nous allons former d’autres femmes ici dans le camp pour la fabrication de ce savon, puis chercher un marché où nous allons vendre nos produits. Cela pourra nous aider énormément vraiment« , ajoute-t-elle.

Notons que cette formation, concernant plusieurs dizaines de femmes déplacées, s’étendra sur 15 jours. Les bénéficiaires auront également la possibilité de devenir formatrices à leur tour, étendant ainsi l’impact positif de cette initiative sur plusieurs femmes déplacées.

 

MUNGUIKO THIERRY Horneyssie

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