Les effets du changement climatique se font sentir en RDC. On observe des changements de saisons, ce qui impactent la vie des agriculteurs. Malgré ces perturbations les acteurs se mobilisent pour la conservation de la nature. Bertha Barhabwira est une cultivatrice. Elle apprend à ses consœurs du village de Birava, la production des engrais organiques et la plantation des arbres autour de leurs champs.
Birava est un village situé sur le littoral du lac Kivu. C’est à environ 40 Km au Nord-Est de la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu.
Dans ces montagnes séchées par la saison sèche, vit Bertha Barhabwira. Agée d’environs cinquante ans, Bertha est une passionné de l’agriculture. C’est depuis qu’elle est enfant qu’elle aide ses parents dans les travaux champêtres.
Bertha Barhabwira, est mariée et mère de 4 enfants. Elle doit aller au champ coûte que coûte malgré sa profession d’infermière. Un certain samedi à Birava au moment qu’il semblait pleuvoir, on la croise houe à la main, et elle nous fait savoir sa passion qui l’anime pour la nature.
« Je suis née dans une famille où l’agriculture était l’activité primordiale. Alors dès les bas âges, j’ai été passionnée par l’agriculture », dit-elle.
En plus de la passion qu’il anime pour l’agriculture, elle aime aussi manger les aliments produits naturellement sans engrais chimiques. A Birava, la production des tomates et d’autres maraichers sont produit à base des engrais chimique. Entant qu’infirmière, elle connait les inconvénients de ces engrais.
L’usage abusif des engrains chimiques
L’ingénieur agronome Lidia Dunga Lenghe fait savoir qu’au fur et à mesure que les engrais chimiques sont utilisés dans les champs. Ils réduisent la fertilité de sols et c’est pourquoi elle regrette l’application non modérée des engrais chimiques.
« Les engrais chimiques facilitent une croissance rapide des plantes. Par contre Ils appauvrissent le sol en le rendant moins productif ils ne fournissent pas tous les micronutriments et la matière organique essentiels à un sol sain »
Lidia ajoute que,
« Cela peut entrainer une dépendance accrue aux engrais chimiques et une détérioration globale de la qualité des sols et des plantes », affirme-t-elle.
Face aux menaces des engrais chimiques et la sécheresse susceptibles actuellement, Bertha mobilise d’autres femmes du village.
«Ça n’a pas été facile de combiner mon boulot et les travaux champêtres,…et pratiquement pour mes champs j’essaie de les entourer avec des arbres grevillea. J’ai abandonné l’utilisation de pesticides chimiques dans mes champs au profit des méthodes biologiques et naturelles, favorisant ainsi la santé des sols, et la préservation des écosystèmes locaux » fait savoir Bertha.
Une association des femmes pour parler « environnement »
Dans bien des villages de l’Est de la RDC, les femmes se réunissent en association pour s’appuyer mutuellement. A Birava, Bertha est membre d’une Association Villageoise d’Epargne et de Crédit, AVEC. Lors de leurs réunions, elle partage à ses conseurs des pratiques agricoles qu’elles utilisent sur ses 5 champs.
« Dans notre Association Villageoise d’Epargne et de Crédit(AVEC), nous nous regroupons régulièrement pour échanger sur la fabrication des composts. En particulier je fais la séparation des déchets dégradables et non dégradables. Une fois fini la séparation, je brûle les déchets plastiques », a-t-elle dit.
Des effets dévastateurs du réchauffement climatique se font sentir sur l’environnement et notre mode de vie. Les saisons sont devenues imprévisibles, les sécheresses plus fréquentes et les tempêtes plus violentes.
Il sied de noter qu’il est urgent de renforcer les droits coutumiers des femmes, envisager une réforme législative visant à garantir l’égalité des droits fonciers entre hommes et femmes en RDC. Si des femmes sont propriétaires des terres, collectivement elles peuvent jouer un grand rôle dans la protection de l’environnement.
Elie CIRHUZA