Dans les rues animées de Goma, où le klaxon des véhicules se mêle aux cris des vendeurs ambulants, une femme se démarque par sa détermination. Faida Balemba la trentaine, a choisi un chemin peu commun : celui de la mécanique. Depuis son plus jeune âge, elle a endossé cette casquette pour subvenir aux besoins de sa famille.

À fleur de jeunesse, Faida a dû faire face aux réalités de la vie. Pour assurer l’avenir des siens, elle a décidé de se lancer dans un métier traditionnellement réservé aux hommes. Avec courage et détermination, elle a appris les rouages de la mécanique, s’imprégnant ainsi des odeurs d’huile et des bruits des moteur et des caprices des propriétaires des engins roulant. 

Même enceinte, comme c’est le cas aujourd’hui, Faida continue de réparer les véhicules au cœur de Goma. 

Son ventre rond ne l’empêche pas de soulever des pièces lourdes ou de se glisser sous les voitures. Son sourire radieux et sa passion pour son métier sont contagieux. Elle est une véritable source d’inspiration pour toutes celles qui souhaitent sortir des sentiers battus.

C’est bien le cas pour Nadège Ntove, jeune habitante de Goma, qui caresse une admiration sincère pour Faida. Pourtant, malgré cette attirance, elle semble hésiter à franchir le pas et à se lancer dans cette voie professionnelle. Les raisons de ces doutes sont profondément ancrées dans les stéréotypes de genre qui persistent encore aujourd’hui. 

« J’admire énormément cette femme qui travaille sur des moteurs, elle est forte. Mais quand je compte m’y lancer, je me demande si j’en serais capable. J’ai toujours puisé des conseils auprès d’elle (Faida), je pense que je ne saurai plus tarder à lui emboiter le pas ».

Pour Nadège, comme pour beaucoup de jeunes filles, la mécanique est un domaine réservé aux hommes. La peur de l’échec, de ne pas être à la hauteur, et les préjugés sociaux l’empêchent de croire en ses capacités. Mais en regardant que Faida fait, elle est de plus en plus convaincue que les compétences requises pour exercer ce métier ne sont pas propres au genre masculin.

Dans un monde où les stéréotypes de genre persistent encore, Nabintu Bujiriri, parent, encourageant ses filles à embrasser des carrières traditionnellement considérées comme masculines. 

« Aujourd’hui, il n’y a plus de métiers réservés aux hommes ou aux femmes », affirme avec conviction Bujiriri. Pour elle, le talent et la détermination sont les seules qualités requises pour réussir dans n’importe quel domaine. C’est pourquoi elle souhaite que ses filles puissent explorer toutes les possibilités qui s’offrent à elles, y compris celles qui sortent des sentiers battus.

En choisissant d’orienter ses filles vers la mécanique, Madame Bujiriri ne fait pas seulement un choix professionnel, mais un choix sociétal. Elle souhaite ainsi contribuer à briser les barrières et à promouvoir l’égalité des sexes dans le monde du travail.

Soulignons que Faida Balemba cette mécanicienne de bien cotée à Goma, est bien plus qu’une simple réparatrice de voitures. « Elle est un symbole de l’espoir et de la persévérance », estime Ntakobajila Felicien qui travaille avec Faida au sein du garage Mitshubishi service chez Roga Roga

Selon lui, Faida ne sollicite aucune faveur et démontre d’une énergie débordante qui dépasse parfois celle de ses collègues hommes.

« Elle est une véritable force de la nature », confie encore Felicien. « Elle fait son travail sans jamais se plaindre. Parfois, nous oublions même qu’elle est une femme, tellement qu’elle est à l’aise dans ce métier. Elle est devenue un peu comme une mère pour nous, toujours prête à donner un coup de main et à nous prodiguer des conseils. »

En choisissant la mécanique, Faida défie les stéréotypes de genre. Elle démontre que les femmes peuvent exceller dans tous les domaines, y compris ceux considérés comme masculins. Son parcours est un témoignage de force, de résilience et d’indépendance, conclut Felicien

Au-delà de son activité professionnelle, Faida est devenue un modèle pour la communauté de Goma. Son histoire est un appel à l’émancipation et à l’autonomisation des femmes. Elle encourage les jeunes filles à croire en leurs rêves et à ne pas se laisser enfermer dans des rôles prédéfinis.

 

Love Katsongo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *