Par manque de suivi, l’eau destinée aux déplacés ne bénéficie plus à ces derniers : elle vient de Goma pour rentrer à Goma et Nyiragongo sous le regard impuissant de vrais bénéficiaires.

 Ils ont fui la guerre des armes, ils ont cru trouver refuge dans des camps à Kanyarutshinya, Don Bosco, Mudja … maintenant ils sont sensés se battre pour l’eau. Ce n’est pas parce que l’eau est en manque sur le site non mais parce que les habitants des environs envahissent le camp à la recherche de cette denrée qui petit à petit devient rare.

Nyiragongo où sont ces déplacés est un territoire qui depuis la nuit des temps connait des difficultés pour ce qui est de l’eau malgré les efforts fournis par les uns et les autres.

Depuis l’installation des sites des déplacés ici, les choses ont changé : plusieurs organisations non gouvernementales locales, nationales et internationales se bousculent pour apporter de l’eau à ces innocents de la fureur de certains assoiffés. Malgré ces efforts considérables, le manque de suivi multiplie par zéro tout ce qui est fait. Les déplacés n’ont plus accès à l’eau qui malheureusement leur est destinée.

‘’ Nous voyons les gens venir de Goma avec 10 ou 20 bidons et cela en nombre. Tellement que l’eau est gratuite ici, ils donnent 500 francs congolais à celui qui surveille le tank. Celui-ci les laisse passer. Ces gens peuvent être au nombre de 15, 20 et plus. Une fois qu’ils sont là, le surveillant du tank nous tourne le dos. Nous restons là à attendre mais malheureusement le tank se vide sans que nous n’ayons puisé. On se demande si cette eau nous appartient ou qui. Quand nous essayons de réclamer, on nous demande de payer. Cela ne s’est pas reproduit une seule fois, c’est devenu une coutume et personne ne réagit malgré nos réclamations’’ Témoigne une dame déplacée, enfant au dos et bidon vide en main.

Et pour confirmer ce fait, un peu plus loin à l’extérieur du camp, Jessica KAHINDO une jeune fille : ‘’ nous préférons aller prendre de l’eau au camp car là nous coopérons bien avec celui qui est là. Nous donnons juste quelque chose et facilement nous avons accès à l’eau. Quand il faut puiser au quartier, nous sommes toujours obligés de faire la queue et quelques fois la REGIDESO (Ndrl société étatique de distribution d’eau) coupe avant même de puiser. Nous préférons nous rabattre sur l’eau des refugier. Nous sommes conscients, nous les lésons mais nous n’avons pas le choix car chacun sauve sa famille en premier.’’

Pour les gens affectés à la distribution de cette eau aux déplacés, cette pratique va dans le sens de soutenir les populations vulnérables non déplacées de guerre. Même si cela ne soit pas autorisé, ils se défendent en disant que même si l’eau soit destinée aux déplacés, ceux-ci ne sont pas les seules victimes de la guerre d’où la nécessité de soutenir tout le monde. ‘’ ce que disent les déplacés est vrai. Nous recevons des habitants des quartiers environnants qui sollicitent de l’eau ; comme humain nous ne pouvons pas ne pas donner. Cela se fait gratuitement, même pas 50 francs congolais en compensation du service que nous leur rendons.’’ S’est défendu Monsieur Egide ALPHONSE, un ressortissant du groupement de KIBUMBA et affecté à la distribution de l’eau allouée aux déplacés.

De l’autre côté, c’est le trésor public congolais qui perd un pourcentage de son revenu. Les habitants qui jadis puisaient de l’eau sur des sites de la REGIDESO créent un vide en changeant de cap.

‘’ c’est vrai, depuis un moment que je ne totalise plus la somme que j’atteignais avant l’arrivée des déplacés ici. Tous ceux qui venaient trouvent de l’eau presque gratuite dans le camp. Malheureusement pour moi, les déplacés qui devraient bénéficier de leur eau à l’intérieur viennent ici pour puiser. Ils viennent toujours sans argent et par pitié je n’ai qu’à donner. Ils viennent parce que chez eux c’est envahi par mes ex-clients. Quand je donne comme ça, mon compteur ne connait pas que j’aide et quand la REGIDESO vient me faire payer, les agents ne comprennent pas ma situation. Je ne sais plus quoi faire.’’  A dit KASEREKA Sylvain, un distributeur d’eau agréé de la REGIDESO.

Par manque d’eau, les déplacés demeurent exposés à une autre guerre, celle des maladies d’origine hydrique. Par manque de suivi, les déplacés sont obligés de voir leur eau venir des camions citernes, charger les tanks et finir dans des bidons des ‘’goméens’’ et ‘’Nyiragongois’’. C’est comme si ces derniers ont déshabillé saint Pierre en fuyant la guerre pour habiller saint Paul en affrontant une autre forme de guerre.

Stoïcien Sky LWEMBO

 

 

 

312 thoughts on “NYIRAGONGO/SOCIAL : L’eau destinée aux deplacés dans les camps ne bénéficie plus à ces derniers, s’agit’il d’un business?”
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