La mesure prise par le conseil provincial de sécurité du Nord-Kivu pour lutter contre l’insécurité grandissante dans la ville de Goma est très commentée au sein de la population de la ville touristique . Désormais, tous les nouveaux arrivants doivent s’enregistrer et fournir leurs informations personnelles, qui seront ensuite transmises au conseil chaque matin à 10h30.
Le gouverneur du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami, a justifié cette mesure par la nécessité de « savoir avec qui nous vivons« . Il espère ainsi identifier les potentiels criminels et rebelles qui pourraient tenter de s’infiltrer dans la ville, en particulier dans le contexte des affrontements en cours dans les territoires de Masisi et Rutshuru.
La population de Goma quant à elle reste divisée face à l’efficacité de cette décision. Certains habitants l’accueillent favorablement, estimant qu’elle permettra d’améliorer la sécurité. D’autres craignent qu’elle ne soit pas efficace et qu’elle ne serve qu’à harceler les citoyens.
La société civile de Goma a également exprimé ses réserves. Divin Ombeni, président urbain de la société civile Congo, a déclaré qu’il était « difficile de mettre en application cette décision sans tenir compte de la justice ». Il a également souligné la nécessité de définir des sanctions pour les contrevenants.
Le gouverneur Cirimwami a appelé les membres du conseil de sécurité à être « pragmatiques » dans l’application de cette mesure. Il a également exhorté la population à collaborer avec les autorités pour garantir la sécurité de la ville.
Notons que la société civile du Congo dit rester en attente pour voir si cette mesure sera effectivement appliquée et si elle aura l’effet escompté sur la situation sécuritaire à Goma qui date de plusieurs années.
MUNGUIIKO THIERRY Horneyssie