Alors que l’Est de la République Démocratique du Congo est depuis des années victime de violences, la question de la paix est plus que jamais au cœur des préoccupations. C’est dans ce contexte que l’Organisation des Jeunes Chrétiens en Afrique pour le Développement (OJCAD) a organisé à Goma, une journée de réflexion autour de ce thème crucial, à l’occasion de la Journée internationale de la paix, célébrée ce samedi 21 septembre 2024. Cette séance a connu la participation de plusieurs membres de la communauté.
Pour les responsables de cette organisation, cette journée de réflexion est arrivé au point nommé car le contexte actuel de l’est de la RDC devrait interpeller la conscience de tout un chacun.
Les participants, issus de divers horizons, ont souligné l’importance de s’approprier la question de la paix, chacun à son niveau. Des documents internationaux et nationaux ont été présentés pour illustrer les engagements de la RDC en faveur de la paix et sensibiliser l’auditoire sur les enjeux. Les panelistes ont également analysé les raisons qui poussent les jeunes à rejoindre les groupes armés et les conséquences désastreuses de ces choix sur la stabilité de la région. C’est ce qui prouve le choix du thème de cette année par l’OJCAD en faveur des jeunes.
« Il est difficile d’étudier, de cultiver, de se développer quand il n’y a pas la paix. C’est pourquoi , tout un chacun de nous devrait se sentir au premier plan, être acteur de la paix dans sa ville où son village», a souligné Aimée Balibuno, coordonnatrice de l’OJCAD.
Selon elle, la paix est une condition sine qua non pour tout progrès et développement. C’est pourquoi l’organisation appelle les parents à inculquer dès le plus jeune âge leurs enfants, les valeurs de paix et de tolérance, afin de prévenir la propagation de discours haineux.
Segihobe Nzabonita, délégué du Barza intercommunautaire du Nord-Kivu, a salué l’initiative de l’OJCAD et a rappelé la mission de son organisation, qui est celle de promouvoir la cohabitation pacifique entre les différentes communautés. Ce dernier a lancé un appel aux jeunes de toutes les tribus à s’engager en faveur de la paix et les a exhorté à s’unir en faveur de la paix et à résister aux sirènes des groupes armés, malgré les avantages financiers qu’ils peuvent offrir. » Le Barza réuni 10 communautés au Nord-Kivu et nous pensons travailler avec la représentativité de la jeunesse de toutes ces communautés en faveur du retour de la paix et la conserver le plus longtemps possible » a précisé Segihobe Nzambonita.
Plusieurs participants parmi eux les victimes des affres de la guerre à cause de l’absence de la paix, se sont engagés à être les acteurs de paix dans la communauté en procédant à une sensibilisation. C’est le cas de Madame Alice Lumbulumbu.
Le témoignage poignant de cette victime des massacres perpétrés par les ADF à Beni a profondément marqué les esprits. Cette jeune femme d’une trentaine, qui a vu certains de ses voisins décapité par les ADF reste déterminée à ne plus revivre les horreurs qu’elle a vécues et s’est engagée à sensibiliser sa communauté aux conséquences désastreuses de la guerre et à l’importance de la paix.
Sous le thème « Rôle des jeunes dans la promotion de la paix à l’Est de la RDC », cette journée a été l’occasion de rappeler l’importance de l’engagement des jeunes dans la recherche de solutions durables. En effet, ce sont eux qui seront appelés à construire l’avenir de leur pays et à transmettre les valeurs de paix aux générations futures.
MUNGUIKO THIERRY Horneyssie