Chaque 10 octobre, le monde entier célèbre la journée mondiale de la santé mentale, un événement instauré en 1992. À Goma et dans le territoire de Nyiragongo, le Club RFI Goma, une association à but non lucratif, joue un rôle clé dans l’encadrement psychosocial des populations déplacées. Cette année, à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, le thème choisi était « Faisons de la santé mentale une priorité au travail ». Pour se conformer à la thématique, le Club RFI a organisé une séance de briefing sur les notions essentielles de la santé mentale avec ses membres ce même jour. Un accent particulier était mis sur la santé mentale en milieu professionnel.

Séance de briefing sur la santé mentale avec les membres du club rfi goma

Le Club RFI Goma intervient dans divers lieux, notamment à Lushagala, Shabindu, Bulengo et Kanyarutshinya, où il s’engage à soutenir les femmes et les enfants déplacés dans le cadre de son projet « Agissons pour la Paix ».

Dans ces sites, des psychologues permanents assurent un suivi. À Kibati, c’est Monsieur Chance Ciza Joseph qui nous a expliqué le fonctionnement de ces activités. « Nous prenons en charge les femmes et les enfants déplacés, en nous concentrant sur une approche psychosociale», a-t-il déclaré.

Plusieurs méthodes de prise en charge psychosociale sont mises en œuvre, dont la cinémathérapie, qui utilise des films pour aider à la guérison. « Les films peuvent apaiser l’esprit des personnes. Notre région traverse des épreuves, et il est essentiel d’allier thérapie et divertissement », précise Me Bashwira Zacharie, coordonnateur des projets.

En pleine séance avec les bénéficiaires

Avant chaque projection, les équipes sensibilisent les déplacés, ce qui leur permet de réunir un large public pour les séances de cinéma thérapeutique. Selon Mr Ciza, c’est lors de ces projections que le travail des psychologues commence vraiment. « Nous observons les réactions et intégrons certaines personnes dans des groupes de parole », explique-t-il. Ces groupes, limités à 15 participants, offrent un espace d’écoute active abordant divers thèmes en fonction des besoins exprimés.

Les thématiques traitées incluent le stress post-traumatique, la résilience, et les droits des femmes et des enfants. Un suivi individuel est également assuré, garantissant la confidentialité des bénéficiaires.

Lors de cette journée, le psychologue a souligné que le groupe de parole avait discuté des pensées envahissantes, de leurs causes et conséquences, encourageant les participantes à normaliser leurs symptômes comme étape essentielle vers le bien-être mental.

Les animateurs du Club RFI Goma constatent des progrès significatifs depuis le début de ce projet, actuellement à sa deuxième phase. Bora Nyamofi Nathanaël, chef des programmes, souligne que les besoins demeurent immenses dans les zones d’intervention. «Nous avons été submergés par un nombre de personnes bien supérieur à nos prévisions. Cela souligne lurgence dagir, notamment sur l’aspect psychologique, en plus de l’aide matérielle », affirme-t-il.

Ce travail nécessite une approche délicate car il touche à l’intimité des bénéficiaires. Pour assurer la confidentialité, certaines discussions sensibles avec des bénéficiaires se déroulent dans des espaces isolés conçus par le Club RFI Goma pour assurer la sécurité personnelle.

La journée mondiale de la santé mentale rappelle l’importance de la prise en charge psychologique, un domaine nécessitant une attention accrue pour prévenir des conséquences à court, moyen et long terme sur le plan individuel et communautaire.

Stoïcien Sky Lwembo

 

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