La LUCHA (Lutte pour le Changement) a publié un communiqué appelant à une action immédiate face à la crise persistante au Nord Kivu, coïncidant avec la visite de la Première ministre Judith Suminwa à Goma.
D’après cette correspondance, entre le 3 et le 12 juin 2024, au moins 215 civils ont été tués par les ADF, principalement à la machette, dans les territoires de Beni et de Lubero. Ces violences ont ravagé des villages entiers, aggravant une crise humanitaire déjà sévère. En parallèle, les bombardements intensifiés de l’armée rwandaise et du M23 sur Kanyabayonga ont entraîné la mort de 14 civils et blessé 19 autres entre le 17 et le 24 juin.
La LUCHA critique les mesures sécuritaires du président Felix Tshisekedi depuis 2019, jugeant l’état de siège instauré en mai 2021 en Ituri et au Nord Kivu inefficace et aggravant la situation. Le déploiement de la force armée de l’East African Community (EAC) est également dénoncé comme impopulaire et contre-productif, renforçant le M23.
La Lucha démontre dans ce communiqué que la répression des voix dissidentes est mise en lumière avec des cas comme celui de Mwamisyo Ndungo King, un étudiant à l’Université de Goma condamné à cinq ans de prison pour avoir critiqué l’état de siège sur les réseaux sociaux. Selon ce mouvement, il serait détenu depuis Avril 2022 malgré les appels à sa libération. De plus, le massacre de 100 adeptes d’une religion africaniste par la garde présidentielle en Août 2023, suivi de condamnations sévères pour les survivants, souligne la gravité de la répression. Nous pouvons lire dans ce communiqué.
La LUCHA insiste sur la nécessité de traduire la visite de Judith Suminwa à Goma en actions concrètes, notamment : Mettre fin à l’état de siège pour permettre à l’armée de se concentrer sur les opérations militaires; Mener des offensives militaires ciblées contre le M23, les ADF et autres groupes armés, avec des officiers sans soupçons de violations des droits humains; Retirer l’armée ougandaise et démanteler la MONUSCO au profit d’une force de la SADC bien équipée; Fournir une aide humanitaire adéquate aux déplacés en attendant la stabilisation de leurs régions; Mettre en œuvre le PDDRC-S pour offrir une sortie sécurisée aux combattants désarmés; Libérer les prisonniers politiques et garantir des procès équitables pour les détenus; Introduire un programme d’allégement fiscal pour aider à la reconstruction économique locale; Saisir les Nations Unies pour créer un tribunal pénal spécial pour la RDC ou un mécanisme équivalent afin de juger les crimes graves commis depuis 1990.
Notons que dans ce document, La LUCHA exhorte le gouvernement congolais et la communauté internationale à agir de manière décisive pour mettre fin à la souffrance au Nord Kivu. L’inaction ou les mesures insuffisantes risquent d’aggraver une situation déjà désastreuse. Une réponse globale est essentielle pour répondre aux défis sécuritaires, humanitaires et socio-économiques de la région.
Daniel KABIKA