Le Coordinateur de l’organisation BADILIKA, Manu Vunguka, a récemment partagé un résumé alarmant de leur rapport annuel sur la situation des droits de l’homme en République Démocratique du Congo pour l’année 2023. Le rapport expose en détail les multiples violations et abus perpétrés par les rebelles du M23, les éléments militaires de l’armée congolaise et d’autres groupes armés opérant dans la région, principalement dans les territoires de Rutshuru et Masisi, ainsi que dans une partie de Nyiragongo.

Selon les conclusions du rapport, les rebelles du M23 ont intensifié leurs activités depuis décembre 2023, ciblant notamment les Eco-Gardes. Des affrontements répétés ont été signalés dans la région, opposant les rebelles du M23 aux forces armées congolaises (FARDC), entraînant la prise de contrôle de plusieurs localités par les rebelles, y compris des zones jusque-là considérées comme relativement sûres telles que Masisi et une partie de Nyiragongo.

Cette escalade de violence souligne la nécessité urgente d’une intervention pour protéger les civils et restaurer la stabilité dans la région. Le rapport de BADILIKA met en lumière la gravité de la situation et appelle à des actions concrètes pour mettre fin aux abus contre les droits de l’homme en RDC.

Dans ce Rapport nous pouvons lire qu’en République démocratique du Congo, malgré les appels au cessez-le-feu depuis mars 2023, les attaques contre les positions militaires par les éléments rebelles du Mouvement du 23 mars dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo se sont poursuivies. Ces attaques ont conduit à la prise de contrôle de plusieurs localités par la rébellion, entraînant des crimes graves contre les civils, perpétrés à la fois par le M23 et par l’armée congolaise et ses alliés Wazalendu. Parmi les victimes figuraient les personnes âgées, les personnes vivant avec un handicap, les Pygmées, les enfants et les femmes. Des incendies de maisons et des pillages systématiques ont également été signalés comme nous pouvons lire dans ce rapport.

La branche militaire du Mouvement du 23 mars, dirigée par Sultani Makenga, a commis des crimes de masse à Rutshuru et à Masisi dans le but de contraindre le gouvernement congolais à entamer un dialogue pour répondre à leurs revendications. Les tentatives de diplomatie congolaise et de coopération régionale pour stabiliser la situation ont échoué, entraînant des tensions politico-sécuritaires croissantes entre la RDC et le Rwanda. Les autorités congolaises ont lancé des appels à la mobilisation et à la vigilance, tandis que les deux pays ont renforcé leur capacité militaire aux frontières.

Les attaques se sont multipliées en 2023 dans la région de Masisi, avec des défections de militaires congolais vers le M23, affaiblissant ainsi l’armée loyaliste et conduisant à la perte de contrôle de plusieurs localités, notamment dans les zones minières. Certains officiers de l’armée congolaise à Masisi ont abandonné leur mission régalienne pour protéger des intérêts ethniques.

Les déplacements de population causés par l’insécurité ont accentué les besoins humanitaires, avec un nombre croissant de personnes déplacées internes. Les civils étaient souvent contraints de recourir à des militaires proches pour régler leurs différends.

Malgré le cessez-le-feu, les attaques sanglantes ont continué dans certaines parties de Rutshuru et de Masisi, causant des crimes graves contre les civils, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées. Les acteurs de la société civile ont été menacés et certains tués. Plusieurs cas de viol, de meurtre et de pillage ont été documentés, principalement commis par le M23, les Wazalendu, les FDLR et les forces gouvernementales.

La crise d’effectif dans les rangs des combattants a conduit au recrutement forcé de jeunes dans les rangs du M23 et des forces alliées. Certains jeunes ont été utilisés comme combattants, transporteurs d’armes ou cuisiniers. Les recrutements forcés ont été généralisés dans certaines régions, avec la participation de jeunes mineurs.

Les personnes âgées, les peuples autochtones et les personnes vivant avec un handicap ont été particulièrement vulnérables aux exactions commises par toutes les parties en conflit. Des cas de disparitions forcées, de travail forcé et de tortures ont été signalés, ainsi que des tracasseries et des exactions fiscales illégales.

Les infrastructures sociales telles que les centres de santé et les écoles ont été délibérément ciblées lors des attaques, entraînant des conséquences humanitaires graves. Les installations médicales ont été pillées, les salles de classe ont été transformées en campements militaires et les installations électriques ont été endommagées, privant la population d’eau et d’électricité.

Notons qu’en résumé de ce rapport nous constatons que la situation dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo est marquée par une escalade de la violence, des violations des droits de l’homme et des besoins humanitaires croissants, malgré les efforts diplomatiques pour résoudre le conflit.

Daniel KABIKA 

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