L’ordre des infirmiers nationaux vient de rassembler timidement 850 hommes et femmes en robe blanches, dits Infirmiers, ce 12 mai 2023 à Goma, à l’occurrence de la journée internationale des infirmiers, célébrée chaque année. L’insécurité et l’impasse qui battent record dans la province créent du malaise dans ce secteur sanitaire.
C’est sous le thème ‘’Nos Infirmiers Notre Avenir’’ , que ces hommes et femmes dressent leur exposé public, lequel reflète leur vécu et état de lieu de leur travail ; ceci, devant le représentant du Maire de la ville de Goma, qui à son tour, a manifesté de la pitié envers ces serviteurs et regrette le temps pendant lequel ceux-ci résistent malgré la calamité qui persécute notre région.
Partant du vrai sens de la thématique de cette Journée Internationale, Monsieur Yves KIUMA, Président ad intérim de l’Ordre National des Infirmiers du Nord Kivu, avance qu’ « il faut prendre conscience d’être infirmier et vouloir montrer la place des infirmiers dans l’atteinte des objectifs de développement durable dans la Plateforme que nous représentons, nous seul dans les 78% au monde. On ne peut pas atteindre les ODD sans pour autant améliorer les conditions de santé; on ne peut pas écarter l’infirmier qui est représenté partout dans chaque village et qui prend en charge toute cette population y existant », renchérit-il.
La RDC longtemps secouée par la guerre et aujourd’hui gérée en sa province du Nord Kivu par l’état de siège, chose qui n’aide à rien plusieurs services spécialisés en santé, amoindrit le secteur sanitaire et s’en soucie moins ; quant à l’équipement moderne, au personnel spécialiste, etc.
« Aujourd’hui, on n’a pas encore la sécurité sur tous les plans : physique, social et économique, ç’a des effets à l’égard des infirmiers par la guerre qui secoue notre région, cela ne permet pas un service de qualité car les infirmiers sont les plus visés dans la zone en guerre, les uns ont même péri, les autres ont carrément abandonné la carrière, ne supportant pas les menaces et les intimidations que progètent les rebelles surgissant des lieux de guerre. Sur le plan salarial, nous ne cessons de revendiquer auprès de nos autorités afin que le gouvernement améliore notre côté. A déplorer, qu’ils sont rares ceux-là qui peuvent toucher 200.000Fc le mois. Avec ça le travail ne sera pas efficace et l’infirmier ne saura donner le meilleur de soi-même. Ensuite, bien qu’ils peuvent être dévoués, certains manquent encore de matériels de qualité qui répondront au besoin de leur service pour un traitement digne », dénonce l’ad Intérimaire des Infirmiers du Nord Kivu.
La santé est, dit-on, l’affaire de tous. C’est un domaine qui engage ceux qui sont à la hauteur et que l’on pourra rémunérer honnêtement, répète Monsieur Jules KAFITIYE, l’un des docteurs Chargés de la section sanitaire de l’Hôpital Général de Référence Charité Maternelle de Goma, que nos sources ont contacté pour ce faire.
Chose d’injuste sociale au regard de l’infirmier YVES KIUMA, qui tape son poing sur la table et qui ne cherche pas d’égalité : « Je plaide pour l’équité. Chacun devra recevoir ce qui lui revient selon le travail qu’il abat. Tous ont 24 heures sur 24 au chevet du malade. On doit payer les gens au prorata de ce qu’ils ont fait. On ne continuera pas à se focaliser, à se borner sur les titres académiques pour être payé. J’ai bien dis l’équité doit donc être observée, et cela dans le respect de tous les cadres de la santé. »
Est-il facile d’être Infirmier ? La question n’a pas été pertinente :
« Ce n’est pas du tout facile d’être Infirmier, c’est une vocation. Il ne suffit pas d’aller à l’école de santé pour le devenir. L’on doit savoir compatir avec les malades tant pendant la journée que pendant la nuit. Ce n’est pas question de titres académiques, d’expérience qu’on définira toujours le salaire. Et si quelqu’un n’a pas cette vocation là il ira à l’encontre de notre serment pour trahir alors notre loi et notre serment. C’est à partir de cette façon que nous comptons bien de charlatans par-ci par-là. », a fait savoir Monsieur Yves KIUMA dont on ne redoute pas son exercice.
Il est à noter qu’une centaine d’infirmiers de différentes confessions religieuses ont prêté serment de FLORENCE NIGHT NGAL sur ordre de la Loi Nº 16/015 du 15 juillet 2016, et ont reçu leurs certificats lors de ce rendez-vous annuel dit Journée Internationale des Infirmiers.
J-ROSTAND VUSANGI M.