La tension monte dans ce site où la majorité des déplacés décrient l’état des toilettes sur place et menacent de battre les pavées.
En plus de l’état pitoyable dans lequel elles se trouvent, leur nombre insuffisant pose problème. Certains disent même que certains blocs n’en ont plus. Ici les habitants, malgré leur nombre sont obligés d’utiliser le peu de portes soit des écoles, soit des églises proches. « Nous n’avons que 3 portes pour une si grande population. Pire encore, ces portes appartiennent à l’école Bujari. Pour dire que quand les élèves sont là, nous n’avons pas accès. Et quand ils rentrent, ils laissent dans un mauvais état, ce qui nous expose encore.» indique HABAMUGISHA GASORE, un déplacé installé à Kanyarutshinya.
Domitilla NGUWANEZA indique que sa fillette est obligée de déféquer dans la cour par manque de lieu approprié pour le dépôt des fécès. «Je n’ai pas d’argent pour acheter un pot pour ma fillette de 4 ans. Elle a l’habitude de faire ses besoins à même le sol puis je me charge de débarrasser ces déchets pour la latrine. Malheureusement nous n’en avons presque plus. Elle fait ses besoins et ça reste sur place… »; a indiqué cette dame.
Face à cet état des choses, certains jeunes menacent d’entrer dans la rue pour réclamer de bonnes conditions. C’est le cas de NDUKUZIMANA, un jeune qui a fui Kibumba. « Je suis disponible de descendre dans la rue s’il le faut. Et nous le ferons avec les autres parce que nous sommes fatigués. On n’est pas à mesure de nous procurer la paix, et les toilettes aussi causent problème. En quoi sont-ils utiles pour nous? »; s’est interrogé ce jeune visiblement enragé.
Pour savoir sur les conséquences sanitaires depuis cette situation, un professionnel de santé sur place a indiqué que les maladies féco-orales hydrique montent en flèche déjà depuis un moment d’où quoi mettre la puce à l’oreille.
Kanyarutshinya est l’un des sites des déplacés qui abritent le grand effectif de ces derniers.
Stoïcien Sky LWEMBO