Le taux de change a suivi le mot d’ordre des autorités. Dans deux jours, celui-ci quitte de 2600 et 2700 pour certains et se négocie entre 2200 et 2300 francs congolais contre 1 dollar américain.
Plusieurs économistes en ville de Goma restent septiques malgré qu’ils croient en l’efficacité des mesures prises par les autorités. Tous sont unanimes sur le fait que ceux-ci permettront de souffler un peu mais pour une courte durée si d’autres mesures accompagnatrices ne sont pas prises.
L’économiste Dady Saleh Emmanuel qui félicite le gouvernement pour ces mesures d’urgence estime aussi que si le pays en est là c’est parce que le gouvernement joue au médecin après la mort. Pour lui ces mesures seraient prises depuis longtemps.
Celui-ci ne cache pas son pessimisme face à l’hypothétique durabilité des mesure. Il pense qu’il n’y a aucune magie pour faire asseoir cette politique si et seulement si le pays ne produit ni n’exporte pas la balance commerciale congolaise est en éternel déséquilibre. « Par rapport à la politique économique, je pense qu’il s’agit des images de façade » a dit le Professeur Dady Saleh.
malgré cette appréciation de la monnaie congolaise, le panier de la ménagère est celui qui paie les pots cassés; « c’est une bonne chose de rabaisser le taux de change, mais cela est encore plus compliqué si cela n’impacte pas sur les prix des produits de première nécessité, avant que le taux ne chute j’achetais une mesure de haricot à 3500fc, aujourd’hui je paie la même chose » a dit Masika, une dame qui visiblement sortait d’une boutique.
Le Professeur Dady Saleh pense que le maintien des prix à ce niveau reflète la prudence des commerçants, celui-ci estime que la baisse du taux de change finit toujours par jouer sur les prix malgré que cela prenne du temps.
« Il y a des mesures qui prennent un peu de temps parce qu’en attendant l’opérateur économique est prudent, ça va influer probablement sur les prix d’ici là… après une, deux ou trois semaines on peut voir des effets, mais ceux-ci seront temporaires » a dit le Prof Dady.
Ceci est confirmé par Kambale un vendeur dans une boutique qui pense qu’il faut d’abord observer avant de faire quoi que ce soi; « nous ne pouvons pas prendre le risque de diminuer nos parce que nous savons que d’un moment à un autre la situation peut changer. Personne ne s’attendait à cette baisse, personne ne peut s’attendre à une autre montée » a-t-il dit.
Pour que les commerçants et clients s’adaptent à la situation, le Professeur Dady Saleh préconise la prudence et le souci de s’informer constamment. « Le citoyen lambda devra être prudent par rapport à cette chute. Nous devons tous avoir confiance en notre monnaie, nous devons tout faire pour continuer à suivre matin, midi et soir le cour de change pour qu’effectivement le commerçant et le client ne puissent pas perdre ».
Stoïcien Sky LWEMBO