C’était lors d’une interview accordée à votre média, Au Pic de l’Info, ce Samedi 23 Mars 2024 par le secrétaire administratif de la chefferie de Kabare, monsieur Olivier KALIMBIRO, qu’un éclaircissement a été apporté sur la manière dont sont perçues les femmes qui aspirent à intégrer la politique.

Dans ce mois de mars, dédié à la femme, c’est un moment opportun pour s’intéresser aux questions liées aux droits des femmes, principalement celles qui sont marginalisées dans certains milieux de la République Démocratique du Congo, particulièrement comme c’est le cas constaté au Sud-Kivu, dans le territoire de Kabare où l’engagement de la femme dans la politique est perçu socialement comme un obstacle à la culture, entraînant mépris et méfiance à l’égard de celle-ci.

En effet, à Kabare, lorsqu’une femme essaie de sortir de cette croyance limitante, due à la culture et à la croyance, elle se heurte à une perception qui, selon monsieur Olivier KALIMBIRO, laisse croire qu’une femme ne peut pas diriger et que sa place n’est autre que dans la cuisine et dans l’accomplissement des tâches ménagères. Cette croyance, qui malheureusement continue de constituer un frein à l’épanouissement de la femme dans la société du territoire de Kabare, laisse ainsi la femme à un niveau basique.

Le désengagement des femmes à s’intéresser à la politique est aussi dû à la situation économique du pays, car selon le secrétaire administratif de la chefferie de Kabare, l’implication dans la politique est une démarche qui nécessite des ressources financières et hélas, dans cette partie de la province du Sud-Kivu, les femmes sont plus vulnérables financièrement que les hommes. Pour lui, ce désengagement serait dû beaucoup plus aux revenus financiers qu’à cette mauvaise perception qu’a la communauté à leur égard.

Ainsi donc, cette considération, parfois jugée limitante, tend à changer selon la classe sociale, renseigne le secrétaire administratif de la chefferie de Kabare. Cela s’explique par le fait que, localement, presque aucune femme ne s’intéresse à la politique. Celles qui viennent d’ailleurs sont plus favorables car elles ont des moyens financiers suffisants pour se faire connaître dans les 14 groupements que compte la chefferie de Kabare mais également elles ont une certaine connaissance, car ayant été aux bancs de l’école.

Monsieur Olivier KALIMBIRO déplore l’abandon des études par certaines filles qui, sous l’influence de l’entourage, tendent à penser qu’elles ne peuvent pas faire mieux que d’autres, abandonnant ainsi la principale ressource capable de leur donner confiance en leurs potentiels. Elles s’accordent ainsi au mariage aux travaux de champ et de la maison.

Pour remédier à cette situation qui continue de porter atteinte à l’épanouissement de la femme et à son implication dans l’occupation des postes de prise de décision, des ateliers et des sensibilisations sont organisés pour essayer de faire sortir cette croyance des hommes et femmes de Kabare. Les exhortant ainsi à considérer la femme comme une personne avec des capacités intellectuelles égales à celles de l’homme.

Daniel KABIKA

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