Le village de Lutobogo et le quartier de Sake Base, situés à environ 2 km du centre de la cité de Sake, sur les axes routiers Sake-Masisi et Sake-Minova dans le territoire de Masisi, ont été durement frappés par des inondations survenues le jeudi 9 octobre 2025 en après-midi. Une pluie diluvienne d’une rare violence, accompagnée d’un vent dévastateur, s’est abattue sur les deux localités du groupement Mupfunyi Shanga, en territoire de Masisi, au Nord-Kivu, laissant derrière elle un lourd bilan humain et matériel.

Selon les informations recueillies sur place ce lundi 13 octobre 2025 par Ismaël Matungulu, reporter pour « Au pic de l’info », le bilan a été revu à la hausse, la catastrophe a causé la mort de trois personnes, tandis que trois autres ont été emportées par les eaux et sont portées disparues. On dénombre également des blessés et d’importants dégâts matériels.

Plus de 200 ménages sont directement affectés par cette catastrophe naturelle. Plusieurs maisons d’habitation ont été complètement détruites ou inondées. La force des eaux a également ravagé les champs, menaçant gravement la sécurité alimentaire des habitants, déjà fragilisés par la précarité dans cette zone rurale et isolée.

Désemparés et craignant de nouvelles averses, les sinistrés ont dû chercher refuge en urgence. Certains ont trouvé abri dans une église locale ou au sein de familles d’accueil à Sake, tandis que d’autres ont été contraints de se réfugier au milieu des bananeraies.

Le notable du village, Buzima Bwira Augustin, ainsi que plusieurs victimes, attribuent cette catastrophe à l’impact du changement climatique et lancent un appel pressant à la solidarité locale et nationale.

« Nous lançons un cri d’alarme aux autorités, aux humanitaires et à toutes les personnes de bonne volonté pour venir en aide à ces familles affectées. Elles ont un besoin urgent d’abris de fortune, de vivres et de kits de première nécessité », a-t-il déclaré.

Cette catastrophe qui a lieu à Lutobogo s’inscrit dans un contexte national de vulnérabilité accrue. La République Démocratique du Congo fait face, en 2025, à un risque élevé de catastrophes naturelles, un risque exacerbé par les effets du changement climatique. Des inondations dévastatrices ont déjà frappé Kinshasa en avril et Kalemie en mai de cette même année, entraînant des pertes humaines et des dégâts matériels considérables. Le pays a néanmoins entamé une transition vers une meilleure gestion des risques avec l’adoption d’une nouvelle politique nationale en la matière. Pour les sinistrés de Lutobogo, l’aide d’urgence doit cependant arriver sans délai pour tenter de sauver de vies humaines.

 

 

Ismaël MATUNGULU