A l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale célébrée chaque 10 Octobre, cette année la FoBE asbl [Ndrl: Fondation BiEsther], qui bénéficie d’un soutien de la section genre de la Monusco Nord Kivu, a réuni en ville de Goma une trentaine de personnes dont des professionnels de santé, des professionnels de l’éducation et des représentants des organisations humanitaires locales. Ensemble ils ont échangé autour du thème «La santé mentale est un droit humain universel »
L’idée est née d’un constat qu’ont fait les organisateurs. La communauté est caractérisée par des comportements découlant des troubles psychologiques. Intervenir alors dans la sensibilisation sur la santé mentale était une urgence. Selon Madame Prudence Nzigire, la Chargée des programmes au sein de la fondation, la situation vécue aujourd’hui est le résultat de l’accumulation des effets des troubles psychologiques; en parler est la clef de la guérison.

Ceci a été confirmé par le Psychologue Vincent Sikulimwenge, facilitateur de la séance. Pour lui, la situation actuelle n’épargne personne d’où la nécessité d’insister et faire comprendre les aux participants les signes autour des détresses psychologiques.
« Nous avons sensibilisé les participants sur les premiers signes qui marquent une détresse psychologique dans la communauté pour qu’ils essaient d’intervenir avant de référer le cas vers les professionnels. » a-t-il dit.

Celui-ci a ajouté qu’il a demandé aux confiés de s’approprier leurs succès et de s’y accrocher, expliquant cela comme une technique permettant d’avancer.
Pour les participants, la séance du jour n’est pas tombée dans l’eau. Eljon Muliri, un professionnel de santé qui était présent n’a pas manqué de partager ce qu’il a retenu des échanges.
« Personnellement j’ai retenu qu’on ne peut pas s’épanouir tant qu’on n’a pas une bonne santé mentale. Elle reste la priorité si on aspire à un développement personnel et collectif. » a-t-il dit.
Celui-ci a garanti d’incorporer dans sa profession médicale les notions apprises.
«Aux gens qui viendront me consulter, j’aurai encore plus de temps d’écoute pour les gens qui viendront en consultation en vue de les éduquer et les montrer comment garantir une bonne santé mentale » a-t-il poursuivi.

Pour Madame Zabona Jacqueline de l’organisation Uwema, l’activité de la Fondation BiEsther est un ouf de soulagement pour elle et pour ses proches. Selon elle, cette structure a répondu à un besoin de la communauté. Elle a aussi émis le vœu de voir cette activité réunir d’autre couches de la société.

Les organisateurs et le facilitateur ont profité de l’occasion pour lancer à l’unisson un appel à la prise de la parole par la communauté.
« …Dès lors qu’on a une détresse psychologique, il est important d’avoir le courage d’en parler à une personne de confiance et à un professionnel de santé mentale, cela ouvre la voie à la guérison. C’est normal qu’il y ait des difficultés, sombrer et arriver à penser au suicide n’est pas une solution. L’important c’est de parler et de guérir.» a insisté Vincent Sikulimwenge.
Il sied de noter que la santé mentale est le moteur de tout développement, qu’il soit personnel ou collectif. Une mauvaise santé mentale individuelle puis collective, a des conséquences similaires à celle d’une bombe dans une communauté estiment les spécialistes du domaine.
La Rédaction