La branche humanitaire de la radio RFI est venue à la rescousse de plusieurs déplacés de guerre, orphelins et détenus. Avec le projet ‘’Agissons Pour la Paix’’ exécuté en territoire de Nyiragongo et ville de Goma, deux zones inondées par les déplacés de guerre. Les bénéficiaires reçoivent un accompagnement psychosocial dans plusieurs volets, cela depuis le mois de Septembre 2023 dans ce projet qui ira jusqu’en Septembre 2024.
Cette initiative accompagne de milliers d’enfants et femmes dans 4 sites des déplacés dont Bulengo, Lushagala, Kibati et Kanyarutshinya. Elle prend en compte aussi des orphelinats et dont parmi-eux : Maman Jeanne et La Compassion. A part les sites des déplacés et les orphelinats, ce projet concerne les EGEE [Ndlr : Etablissement de Garde et Education de l’Etat.Au total, c’est 23 000 personnes dont plus de 15 000 enfantsqui sont concernés et dont la grande majorité est constituée des déplacés de guerre. Leur identification a été faite en fonction des blocs qu’ils occupent dans les sites où ils sont. Pendant une année, cette cible bénéficiera de plusieurs activités et dont le grand nombre est novateur dans le domaine de la santé mentale.
Quel est l’objectif du projet ?
Selon Me Bashwira Zacharie, le Coordonnateur des projets au sein du Club RFI Goma, la réduction des traumatismes subis par la population avec un accent particulier sur les victimes des violences sexuelles et celles des VBG est l’un des objectifs. Il ajoute que l’objectif du Club RFI Goma, par ce projet, reste la restauration d’un meilleur état psychologique des victimes.
Qu’est-ce qui est fait dans ce projet ?
Plusieurs activités sont organisées au cours de cette période. Parmi les activités phares, la projection des films thérapeutiques, appelée cinémathérapie. Cette nouvelle approche dans les soins mentaux vaut son pesant d’or. C’est ce qu’expliquent les psychologues.
‘’La projection du film ne se limite pas qu’au simple visionnage. Il y a un message thérapeutique à l’endroit des bénéficiaires. A travers ce film il faut que ces femmes et enfants comprennent que la situation qu’elles traversent est éphémère…’’ précise Marcellin BALAME, psychologue principal chargé des activités
En plus des films thérapeutiques, les femmes et les enfants se réunissent hebdomadairement dans de groupes de parole. Accompagnés des équipes des psychologues, ceux-ci discutentautours de diverses thématiques sur leur situation actuelle, la cohabitation pacifique, l’environnement, la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur les genres…
Les femmes bénéficient aussi des activités ergo thérapeutiquesqui sont des travaux manuels à but thérapeutique. Celles-ciapprennent certaines tâches dont la fabrication des paniers, des savons hygiéniques, du pain, des bracelet…
En plus de l’aspect psychologique que revêt ces activités, cette approche facilite le rapprochement des femmes entre-elles tout en les accompagnant économiquement, chose qui boosteraleur autoprise en charge ; comme cela l’estiment les animateurs du projet.
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Les enfants dans les sites des déplacés, EGEE et Orphelinats sont accompagnés par des jeux thérapeutiques, cela en plus de la projection des films et de groupes de parole. Ces jeux, comme toutes les autres activités, ont comme but de faire comprendre aux enfants leur situation actuelle, lutter contre la discrimination de nouveaux venus mais également les inciter à vivre ensemble.
Ce que disent les bénéficiaires :
Ornella, jeune fille déplacée d’un peu plus de 10 ans et quisuit les films thérapeutiques pense que ces derniers ont un apport considérable dans son quotidien, pour elle, ils renforcent le sentiment de vivre ensemble. ‘’ les films projetés par le Club RFI nous apprennent à vivre dans l’amour et la cohésion sociale dans ce camp’’. D’un autre côté, Mwasi Kavira, déplacée de guerre et mère d’enfants pense que la projection de ces films contribue à l’éducation de leurs enfants. ‘’ Ils déambulaient avant l’avènement de ce programme, mais depuis le début des projections, ils se réunissent et sont désormais occupés ce qui diminue les risques auxquels ils étaient exposés.’’ Celle-ci ajoute que même le comportement agressif observé chez certains de ses enfants s’est adouci depuis qu’ils fréquentent participent aux activités.
Les groupes de parole ont aussi un impact sur le quotidien des bénéficiaires, madame Mwadjuma participe aux échanges dans un groupe de parole. Pour elle, cet accompagnement des psychologues par des discussions réduit le stress qu’elles avaient.
‘’L’activité ergo thérapeutique nous a beaucoup aidées. Personnellement je suis parvenu à fabriquer 3 paniers, cela m’a été utile. Quand nous tissons nos paniers, nous sommes concentrées sur notre travail, nous n’avons pas le temps de nous évader dans les idées. Et surtout un autre avantage qui est là ; quand vous finissez votre panier, vous pouvez le vendre et bénéficier de quelque chose…’’ a dit madame Mwasi.
L’objectif et impact de ce projet selon le Club RFI Goma
Me Bashwira Zacharie se félicite de l’impact qu’ont lesactivités sur terrain et estime que l’impact est largement positif. Toujours selon lui, les bénéficiaires parlent eux-mêmesdes changements qui s’observent dans leurs vies sur tous les plans, ce qui est l’une des attentes de l’organisation : la satisfaction de la population et son dépassement de la phase traumatique.
Qu’en est-il pour ceux qui ne sont pas dans le rayon d’action ?
Avec l’encrage communautaire du Club RFI qui a des bureaux à Beni, Butembo… Me Bashwira Zacharie rassure que ces populations ne sont pas abandonnées à leur triste sort. Il émet le souhait d’avoir un partenaire qui duplique ces activités dans les zones non couvertes jusque-là par ce projet. Pour lui, cela permettra à tout le monde de bénéficier d’une prise en charge psychosociale.
Il faut signaler que ce projet est exécuté par le Club RFI Goma en partenariat avec La Guilde et Les Ecrans de la Paix qui bénéficient d’un appui financier du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères de la France.
Stoïcien Sky Lwembo