Des familles dans un camp de déplacés à l’Est de la RDC, en janvier 2003. Photo Don John Bompengo

Nombreuses femmes déplacées sont ce dernier temps obligées de passer à l’acte sexuel en échange de jetons pour l’octroi des vivres dans les camps de déplacés.

C’est une de conclusions d’une étude réalisée par l’équipe psychosociale et Santé mentale de Heal Africa en novembre dernier en territoire de Nyiragongo et dont une copie nous est parvenue ce vendredi 13 Janvier 2023.

Selon cette étude, la plupart de ces femmes sont victimes de plusieurs autres formes de violences sexuelles et celles basées sur le genre auprès de chefs de site qui profitent de leur vulnérabilité.

Certains d’entre elles séparées d’avec leurs maris, fuyant les hostilités entre les rebelles du M23 et l’Armée Loyaliste l’ont témoigné sous anonymat au micro de nos confrères journalistes déplacés.

« La plupart de fois, ce sont les chefs de site qui nous proposent de nous accoupler, compte tenu de notre vulnérabilité nous n’avons qu’à accepter, parfois aussi en échange d’argent. Je crois que l’on doit renforcer notre sécurité, nous sommes victimes des viols dans ces cabanes et je ne suis pas la seule.

Et même quand je veux me prendre en charge, je vais dans la brousse chercher le bois de chauffage, le vendredi pour la ration de mon fils et moi, malheureusement nous y sommes aussi victimes d’autres violences.

Quand je trouve de partenaire, je reçois aussi la ration de ma famille. Je le fais que par manque d’autres moyens pour survivre avec ces enfants. Enfin, nous n’avons rien d’autre à faire ».

Cette situation est condamnée par les activistes des droits de l’homme et plus particulièrement ceux de la femme. La présidente du Collectif des Associations Féminines pour le Développement CAFED appelle les hommes à une masculinité positive et demande tout de même aux autorités de bien jouer leurs rôles.

Isabelle PENDEZA

« Les hommes doivent comprendre aujourd’hui les notions de la masculinité positive, ils ont d’ailleurs le rôle de les protéger au lieu de les abuser en échange d’argent.

Nous avons besoin de voir le gouvernement  congolais et ses partenaires avoir un œil regardant sur la situation de la femme et la jeune fille pendant cette période et de répondre aussi via ses ministères aux besoins primaires de ces femmes dans leur site. »

Signalons que c’est suite à l’agression du Rwanda à travers les rebelles du M23 dans le Nord-Kivu que des milliers de déplacés internes restent cantonnés dans différents site de déplacés en territoire de Nyiragongo. Ces derniers vivent par les initiatives de solidarité de la population congolaise et parfois du gouvernemnt Congolais et ses partenaires.                 

Magloire MUTULWA

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