Le 19ème Sommet de la Francophonie, qui s’est tenu en octobre 2024 en France, a mis en lumière des tensions croissantes entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le pays hôte. Cet événement, qui visait à renforcer la coopération entre les nations francophones, a été marqué par des divergences significatives sur la situation sécuritaire en RDC et l’attitude perçue comme méprisante du président français Emmanuel Macron.

La région de l’Est de la RDC, notamment le Nord-Kivu et l’Ituri, subit depuis des décennies des violences persistantes, alimentées par des groupes armés, dont le M23, soutenu par le Rwanda. Les incursions rwandaises et les accusations d’agression envers la RDC ont exacerbé les relations entre Kinshasa et Kigali. Dans ce contexte, la France, avec ses liens historiques et diplomatiques avec le Rwanda, est perçue par les autorités congolaises comme une puissance dont le silence face aux exactions rwandaises est interprété comme un soutien tacite.

Lors du sommet, Emmanuel Macron a abordé des sujets traditionnels de la Francophonie, mais a omis de mentionner les tensions entre la RDC et le Rwanda. Cette absence de prise de position a été perçue comme un manque d’empathie envers les souffrances du peuple congolais. Kinshasa a interprété ce silence comme une démonstration d’ignorance des réalités congolaises.

En réponse à cette situation, le président Félix Tshisekedi a décidé de quitter prématurément la dernière session du sommet. Ce geste fort a été interprété comme une protestation contre le mépris affiché par la France envers les préoccupations congolaises. Tshisekedi a ainsi voulu signaler à la communauté internationale que la RDC ne tolérerait plus l’indifférence face à l’agression qu’elle subit.

L’attitude de la France soulève des interrogations sur son engagement réel en Afrique, surtout dans la région des Grands Lacs. Son silence sur la crise en RDC pourrait avoir des conséquences négatives sur ses relations avec d’autres pays africains, qui pourraient voir dans cette indifférence un manque de soutien face aux ingérences étrangères. 

Le départ de Tshisekedi au sommet ne représente pas un simple incident diplomatique, mais un signal que la RDC souhaite redéfinir sa place au sein de la Francophonie. Le pays, riche en ressources naturelles et avec une population jeune, aspire à un traitement égal dans les forums internationaux. Si la France ne prend pas en compte ces revendications, elle pourrait voir son influence s’effriter au profit d’autres puissances plus attentives aux préoccupations africaines.

Le 19ème Sommet de la Francophonie marque un tournant dans les relations entre la RDC et la France. La réaction de Tshisekedi souligne que la RDC exige une reconnaissance de sa souveraineté et de ses droits. Pour que la France maintienne son rôle de leader au sein de la Francophonie, elle devra revoir sa politique en matière de sécurité en Afrique, afin de répondre aux attentes de ses membres. La crédibilité de la Francophonie repose sur sa capacité à soutenir les nations confrontées à des crises, plutôt que de les ignorer.

 

Rédaction

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