PROJUSTICIA tire la sonnette d’alarme sur la situation alarmante des femmes déplacées dans les camps du Nord-Kivu. Dans le cadre de son projet HAKI NA MWAMKE, l’organisation dénonce le nombre effarant de violences sexuelles dont elles sont victimes.
Plus de 500 femmes ont été violées dans le seul camp de Bulengo situé à GOMA dans le quartier lac-vert et plus de 800 dans les camps du territoire de Nyiragongo depuis le début des affrontements entre l’armée Congolaise et les rebelles du M23. Ces chiffres ne font que refléter une réalité tragique et impitoyable : les femmes déplacées dans les camps du Nord-Kivu vivent un calvaire permanent et sans assistance, précise l’organisation.
Exposées aux exactions des groupes armés et aux abus de certains éléments en uniformes des forces de sécurité ,elles se retrouvent sans protection aucune, dans un environnement où la violence est omniprésente. Leur vie est réduite à une survie quotidienne, ponctuée par la peur et le traumatisme.
« Je suis déplacée en provenance de BARUNGU, quand on prenait fuite, sur la route nous avons rencontré les éléments du M23, moi, ma belle-fille et une autre femme voisine, la voisine a réussi à s’enfouir, mais moi et ma belle-fille nous avons était violé par 8 éléments M23 ce jour là, c’est dure quand je me rappelle de cette histoire, chose grave ,quand mon mari a été annoncé de la nouvelle, il m’a abandonné, même chose pour ma belle-fille, malgré le traumatisme et sans aucune assistance nous avons pris les médicaments et nous sommes dans la phase de stabilisation » témoigne en pleurant la victime.
Nombreuses femmes disent être déçu de la vie car elles ont perdues leur dignité , une femme déplacée peut être violé autant de fois et les bourreaux ne sont pas inquiétés.
Au mois de janvier 2024, suite à la famine dans le camp et conditions difficiles de trouver à manger la même victime a été violé pour la deuxième fois.
« Ma voisine déplacée aussi en provenance de la cité de sake, m’a demandé de l’accompagner pour chercher à manger, cette dernière a un champs au niveau de chove où elle devrait récolter des patates douces , pour moi c’était une opportunité pour trouver à manger à mes 7 enfants, au retour , nous avons rencontré des hommes en armes qui nous ont encore violé, nous souffrons énormément dans le camps et nous sommes nombreuses. Que le Gouverneur finisse cette guerre » sous des larmes aux yeux témoignage la femme déplacée violée à deux reprises.
Le projet HAKI NA MWAMKE vise à sensibiliser sur les violences sexuelles basées sur le genre et à renforcer la protection des femmes dans les camps.
PROJUSTICIA appelle à une action urgente et concertée de la part des autorités pour mettre fin à ce cycle de violence et garantir la sécurité et la dignité des femmes déplacées.
Devant la presse le samedi 24 Février 2024 à GOMA, justin MUSHOKO responsable de l’Organisation PROJUSTICIA , qualifié d’inacceptable ce que l’on fait subir à la femme, pour lui ,il est anormal de constater le silence des organisations internationales et du Gouvernement Congolais face à la gravité de la situation dans ces camps, vu le nombre impressionnant de femmes déplacés violées chaque jour et qui vivent sans aucun accompagnement.
« Environ 5 à 10 femmes violées par jours ce dernier temps et certains bourreaux bien connus restent dans la communauté sans être inquiétés, ils continuent à menacer leurs victimes en disant que si elles dénonçaient ils pourront tuer toute leur génération. Une chose qui prouve qu’il ya encore beaucoup de victimes dans les camps qui ont peur de dénoncer » ajoute ce responsable tout appelant tout le monde de s’impliquer dans ce dossier pour sauver ces femmes qui souffrent dans tous les sens.
Pour l’organisation PROJUSTICIA en collaboration avec la justice, il est nécessaire de renforcer les mesures de protection, de poursuivre les auteurs de ces crimes et d’offrir aux victimes un soutien psychologique et médical adéquat. La communauté internationale doit également se mobiliser au côté du Gouvernement Congolais pour mettre fin à ce fléau qui gangrène la société congolaise.
La situation des femmes déplacées dans les camps du Nord-Kivu est une tragédie humaine qui ne peut plus être ignorée. Il est temps de prendre des mesures concrètes pour leur garantir la protection et la dignité qu’elles méritent.
Notons qu’entre le 17 et le 30 Avril 2023 les equipes de medecins sans frontières ont signalés 674 Cas de violences sexuelles dans six sites de déplacés internes au Nord-kivu.
MUNGUIIKO THIERRY Horneyssie