Le Lac Vert, situé à l’ouest de Goma dans l’est de la République Démocratique du Congo, est devenu une source majeure de préoccupation sanitaire pour la population locale. Autrefois un point d’approvisionnement en eau, il est aujourd’hui un foyer de maladies hydriques, en particulier le choléra, en raison de la présence de vibrions résistants au chlore.

Selon l’organisation environnementale Au Pic Nature, les méthodes de traitement de l’eau actuelles sont obsolètes. Le chlore, traditionnellement utilisé pour la purification, a montré ses limites, permettant aux vibrions responsables de maladies liées aux mains sales de prospérer. Des enquêtes menées par Au Pic Nature révèlent une situation alarmante : malgré la dangerosité de l’eau du Lac Vert, de nombreux ménages des quartiers de Mugunga et Lac Vert continuent de la consommer, faute de moyens pour accéder à l’eau potable du Lac Kivu ou aux rares robinets disponibles.

MULOLWA Paul, infirmier titulaire du centre de santé de Mugunga, confirme cette triste réalité. Il explique que les points de chloration au Lac Vert ont été abandonnés il y a plusieurs années, après que l’inefficacité du chlore à éliminer les vibrions du choléra ait été clairement établie. Depuis cet abandon, le centre de santé de Mugunga enregistre des cas de choléra chaque semaine.

Des études menées sur l’eau du Lac Vert ont confirmé sa résistance au chlore, rendant toute tentative de chloration inefficace. Face à cette impuissance, M. MULOLWA estime que des solutions chimiques alternatives sont nécessaires, car les méthodes microbiologiques comme le chlore ont prouvé leur inefficacité.

Les conséquences de cette consommation d’eau impure sont désastreuses.

Le centre de santé de Mugunga, d’une capacité de 21 lits, est régulièrement submergé. Son taux d’occupation dépasse souvent les 100%, et il doit fréquemment transférer des patients vers le centre de traitement du choléra de Buhimba, également situé dans le quartier Lac Vert de Goma. Début 2025, ce centre a même enregistré un taux d’occupation de 300%, forçant les patients à partager les lits, une situation qualifiée d’extrêmement préoccupante par Au Pic Nature.

Face à cette crise sanitaire persistante, l’organisation Au Pic Nature lance un appel urgent aux autorités, aux organisations humanitaires œuvrant dans le secteur de l’Eau, de l’Hygiène et de l’Assainissement, ainsi qu’à toutes les personnes de bonne volonté. L’objectif est de mener des études approfondies afin de trouver une solution capable d’éliminer efficacement ces vibrions qui continuent de menacer et de faucher des vies au sein de la population de Goma.

 

MUNGUIKO THIERRY Horneyssie 

Spread the love

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *