L’organisation environnementale Au Pic Nature, basée dans l’est de la République Démocratique du Congo, lance une alerte retentissante concernant les conséquences dévastatrices des conflits armés actuels en Afrique, en Europe et au Moyen-Orient sur l’environnement et le changement climatique. Selon MUNGUIKO Thierry Horneyssie, responsable de l’organisation, les bombes et les cartouches, loin d’être de simples instruments de guerre, sont de puissants catalyseurs de destruction écologique.
Les opérations militaires sont de véritables machines à produire des gaz à effet de serre (GES). M. Horneyssie souligne que la consommation de carburant par les armées mondiales est colossale, de la production d’armes au transport des troupes et de l’équipement. Cette consommation libère d’énormes quantités de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres GES, contribuant directement au réchauffement climatique. Des estimations suggèrent que les armées du monde entier seraient responsables d’environ 5,5 % des émissions mondiales de GES. Comme partout dans le monde, les conflits armés de l’Est de la RDC ont un coût humain et environnemental considérable, selon ce responsable de Au pic nature qui se bat pour la protection de l’environnement, outre les pertes en vies humaines et les déplacements massifs de populations qu’ils peuvent causer, ces conflits ont un impact majeur sur les écosystèmes. Dans les rues de Goma à l’est de la RDC, dans de nombreuses villes de l’ Ukraine, Gaza, Russie Syrie, Israël ,Iran et dans villes des différents pays au monde on a ramassé des corps en état de décomposition lors de la guerre en cette année 2025.
Au-delà de la consommation directe, les conflits déclenchent des incendies massifs. Les explosions et les combats peuvent embraser des forêts entières, libérant le carbone stocké dans la végétation et détruisant des écosystèmes essentiels à l’absorption du CO2. La reconstruction d’infrastructures détruites – bâtiments, routes, ponts – ajoute également à l’empreinte carbone, la production de matériaux comme le ciment et l’acier étant très énergivore.
Les conflits armés laissent derrière eux un héritage toxique. La contamination des sols et de l’eau est une conséquence directe et durable. Les résidus d’explosifs, contenant des métaux lourds (plomb, cuivre, zinc, antimoine, etc.), peuvent polluer les sols et les nappes phréatiques pour des décennies. Les munitions non explosées (mines terrestres, sous-munitions) transforment des terres en zones dangereuses et inexploitables, tout en libérant progressivement des substances toxiques. De plus, les dommages aux installations industrielles peuvent entraîner des fuites de produits chimiques dangereux.
La pollution de l’air est une autre préoccupation majeure. Outre les GES, les explosions et les incendies génèrent des particules fines, des fumées toxiques et d’autres polluants qui dégradent la qualité de l’air, provoquant des problèmes de santé et contribuant à la formation de smog.
Les conflits sont des ennemis impitoyables de la biodiversité. Les bombardements et les mouvements de troupes entraînent une déforestation massive, réduisant la capacité des forêts à absorber le carbone et favorisant l’érosion des sols. Les habitats naturels sont détruits dans les zones de combat, menaçant des espèces animales et végétales, y compris celles en voie de disparition. Même la vie marine n’est pas épargnée, avec des déversements de munitions sous-marines et des opérations navales qui contaminent les écosystèmes océaniques.
Les répercussions des conflits vont au-delà des champs de bataille. Les déplacements massifs de populations qu’ils engendrent exercent une pression accrue sur les ressources naturelles des zones d’accueil. De plus, les guerres détournent des ressources financières et humaines précieuses qui pourraient être allouées à des initiatives d’adaptation au changement climatique, comme le développement des énergies renouvelables ou la protection des écosystèmes.
M. Horneyssie met en garde contre un cycle vicieux : le changement climatique peut exacerber les tensions géopolitiques et alimenter les conflits, créant une boucle où la guerre aggrave le changement climatique, qui à son tour, rend les sociétés plus vulnérables et propices à de nouveaux conflits.
L’alerte d’Au Pic Nature prouve combien l’urgence s’impose suite aux dangers de conflits armés considérer non seulement comme des catastrophes humanitaires, mais aussi comme des catastrophes écologiques aux conséquences mondiales et durables.
Patricia Hélène