La décision prise à Nairobi au Kenya le 5sepmbre dernier de proroger la mission de la Force de l’East African Community (EAC) en République Démocratique du Congo (RDC) jusqu’au 8 décembre 2023 a suscité une vague de perplexité et d’inquiétude parmi la population de Rutshuru, Masisi et même Goma, qui manifestait déjà contre l’inefficacité de cette force régionale dans la lutte contre les groupes armés rebelles, y compris la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23).

Malgré la présence de l’EAC, la situation dans la région n’a fait que se détériorer , la société civile a exprimé ses cris de détresse à maintes reprises, mais semble être restée sans réponse de la part des dirigeants congolais. Le Président FELIX Tshisekedi lui-même n’a pas hésité à critiquer ouvertement l’inefficacité de l’EAC dans ses discours, allant jusqu’à évoquer la possibilité d’une collaboration entre les rebelles du M23 et les contingents de cette force régionale, en particulier dans la région de Rutshuru, a déclaré le l’organisation de droits humains BADILIKA dans un communiqué datant du 6 septembre.

Pour kambale NGUKA patrick secrétaireexecutif de cette organisation de droits humains, devant la présence de l’EAC, les rebelles ont renforcé leurs rangs, perpétré des massacres, pillé les biens des civils, enlevé des personnes et pratiqué le pillage fiscal. Les M23 ont même organisé des formations pour de jeunes recrues en Ouganda et au Rwanda, sous prétexte qu’elles venaient travailler dans les sociétés minières, renforçant ainsi leur influence dans la région.

Cette nouvelle prorogation de la mission de l’EAC soulève de nombreuses questions parmi la population congolaise. Certains se demandent si le gouvernement FELIX n’est pas complice de l’inefficacité de l’EAC, à qui profite cette prolongation, et si la diplomatie congolaise et la coopération régionale n’ont pas atteint leurs limites. De plus, cette prorogation ne risque-t-elle pas de légitimer la lutte du M23 ? Poursuit ce document .

Pourtant selon BADILIKA DROITS HUMAINS, malgré les évaluations qui auraient pu justifier cette nouvelle prolongation, l’espoir de libérer les zones occupées demeure incertain. Les zones touchées risquent de perdre leur droit de vote, les familles déplacées sont condamnées à vivre dans la misère, et l’éducation des enfants est en danger. L’organisation BADILIKA DROITS HUMAINS appelle le gouvernement congolais à engager une discussion sincère avec la société congolaise sur la question du M23 et de l’EAC.

Notons que BADILIKA DROITS HUMAINS exhorte également le gouvernement à accélérer ses stratégies visant à restaurer son autorité dans les zones sous le contrôle du M23, en mettant l’accent sur une option militaire, et demande à l’EAC de faciliter le trafic entre Goma, Kiwanja et Lubero ainsi que de favoriser un plan de cantonnement de tous les rebelles en Ouganda ou au Kenya, plutôt que sur le territoire congolais, afin d’éviter de nouveaux incidents qui pourraient déclencher une nouvelle vague de violence au Nord-Kivu

 

 

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