Depuis la fermeture des banques ordonnée par le gouvernement de Kinshasa fin janvier, la ville de Goma à l’est de la RDC enregistre une vague des attaques des attaques contre les agents de mobile money. Ces acteurs économiques, devenus des points névralgiques pour les transactions financières quotidiennes, sont de plus en plus la cible de bandits armés, opérant de jour comme de nuit.
Sous couvert d’anonymat, un responsable d’une association regroupant les agents de ce secteur a tiré la sonnette d’alarme. « Nos membres vivent dans la peur constante. Les agressions se multiplient, et les pertes financières sont considérables. Nous sommes devenus des proies faciles depuis que les alternatives bancaires ont disparu« , a-t-il déclaré avec inquiétude.
La fermeture des institutions bancaires a contraint une grande partie de la population à recourir massivement aux services de mobile money pour effectuer des transferts, des paiements et des retraits. Cette dépendance accrue a malheureusement attiré l’attention de nombreux bandits armés qui n’hésitent pas à user de violence pour dérober les fonds de ces agents.
Ce responsable d’une association regroupant les acteurs du secteur a tire la sonnette d’alarme.
« environ cinq de nos agents, voire plus, ont été tués et enterrés depuis le début de l’année ». Le mois passé n’a pas été facile, avec « environ six agents assistés par nos associations cette semaine » suite à des agressions. Nombreux sont également ceux qui ont été blessés en échappant de justesse aux tentatives de braquage sur motos de retour de leurs lieux de travail ou à des cambriolages à domicile.
Les agents de mobile money, souvent des petits entrepreneurs, voient leurs moyens de subsistance menacés par cette vague de criminalité.
Dans ce contexte tendu, il est important de noter que l’AFC/M23, mouvement armé opérant dans la région, a récemment annoncé l’ouverture d’une banque dénommée CADECO dans les zones sous son administration. Cette initiative est présentée selon l’AFC/M23 comme une solution pour pallier l’absence de services bancaires classiques. Cependant, son impact sur la sécurité des agents de mobile money opérant en dehors de ces zones reste incertain vu leur nombre, ajoute une autre source.
Cependant avant que les services de sécurité trouve une solution, ce responsable demande à ses paires de tenter de se sécuriser eux-mêmes d’accord , notamment : « en évitant de de faire des opérations de gros montant les après-midis« , période apparemment plus risquée. Il met également en garde contre l’habitude de « rentrer avec des sacs au dos à la maison« , car les malfaiteurs y verraient un signe de transport d’argent liquide. Insistant sur la sécurité personnelle, il conseille de « rentrer à la maison à temps« , d' »éviter de donner du crédit à une identité qui n’est pas bien connue » et de s’abstenir de « palper un gros montant dehors », des gestes qui pourraient attirer l’attention des criminels.
Il appel également les autorités locales et les forces de l’ordre en place à renforcer et garantir la sécurité de ces acteurs essentiels de l’économie locale.
Précisons que la survie de nombreux petits commerces et la fluidité des transactions financières à Goma dépendent en grande partie de leur capacité à exercer leur activité en toute sécurité.
Rédaction