En cette Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée chaque 3 mai, il est crucial de mettre en lumière la situation particulièrement complexe et périlleuse des journalistes exerçant leur profession dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Une région marquée par plus de trois décennies de conflits armés, où la quête d’information et sa diffusion se heurtent à d’innombrables obstacles.

Selon Edgar PALUKU MAHUNGU, spécialiste en management de la communication et enseignant en sciences de l’information et de la communication, le contexte sécuritaire volatile au Nord et Sud-Kivu à l’est de la RDC , place les journalistes dans une position extrêmement délicate. « Premièrement, le journaliste travaille avec la peur, » souligne l’expert. Cette peur est alimentée par le risque de ne pas être compris par les différentes parties prenantes au conflit. Les journalistes se retrouvent souvent pris entre le marteau et l’enclume, suspectés par les uns et instrumentalisés par les autres.

M. MAHUNGU met également en évidence la pression exercée par les nouvelles autorités locales, qui peuvent chercher à instrumentaliser les médias à des fins politiques, allant au-delà du cadre éthique et déontologique du journalisme. Face à cette pression et à la peur des représailles, un journaliste peut être tenté de renoncer à son travail d’information objective, voire de se transformer en instrument de « marketing politique » pour assurer sa sécurité ou celle de ses proches.

Pour surmonter ces défis considérables, Edgar MAHUNGU insiste sur la nécessité pour le journaliste de posséder une claire conscience de son rôle et de sa place au sein de la communauté. « Pour que le journaliste s’en passe de défis, il doit lui-même d’abord savoir qui il est dans la communauté, c’est quoi son travail, » affirme-t-il. Il est impératif que les professionnels de l’information connaissent et respectent scrupuleusement les lois qui régissent leur profession.

Au-delà des aspects légaux, le spécialiste rappelle les principes fondamentaux qui doivent guider le travail journalistique : la vérité et la sincérité. Dans un contexte de guerre où la désinformation et la propagande sont monnaie courante, l’adhésion à ces principes est plus cruciale que jamais. De plus, une compréhension approfondie du contexte dans lequel ils évoluent  » un contexte de conflit armé « est essentielle pour naviguer avec prudence et discernement.

Enfin, le spécialiste évoque la possibilité pour le journaliste de recourir à la « clause de conscience ». Cet outil éthique permet à un journaliste de refuser d’effectuer une tâche qui violerait ses convictions professionnelles ou éthiques, offrant ainsi une ultime protection face aux pressions indues.

Notons qu’à l’occasion de cette Journée internationale de la liberté de la presse, les efforts , le courage et la résilience des journalistes de l’est de la RDC qui, malgré les dangers et les pressions, continuent de s’efforcer de fournir une information fiable et essentielle à la population sont à  saluer.

 

Rédaction 

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