En cette Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, célébrée chaque chaque 3 mai, il est impératif de tourner nos regards vers les journalistes de la République Démocratique du Congo, et plus particulièrement ceux qui œuvrent dans l’est du pays. Dans une région déchirée par des conflits armés persistants, leur quotidien est une lutte constante pour informer, souvent au péril de leur vie. Au-delà des menaces sécuritaires omniprésentes, leur situation socio-économique demeure alarmante, rendant la simple subsistance un défi de chaque instant pour eux et leurs familles.

Le cas de la Radio communautaire Sake FM, située à une vingtaine de kilomètres de Goma, dans le territoire de Masisi, illustre parfaitement cette précarité. Presque unique voix médiatique dans sa zone, elle peine à fonctionner faute de moyens. Ses agents, piliers de l’information locale, ne sont plus rémunérés, et le fonctionnement même de la station est compromis.

Ismaël MATUNGULU, son Directeur général, témoigne des difficultés endurées par cette radio. Contrainte de se délocaliser à Goma, dans le camp de déplacés de Lushagala au quartier Mugunga, suite à l’occupation de la cité de Saké par l’AFC/M23 en 2024, elle n’a pu retourner à son lieu d’origine qu’en mars 2025, sur instruction des autorités du M23 à tous les déplacés de rentrer chez eux après la chute de Goma fin janvier. Cette période de déplacement forcé n’a fait qu’augmenter les difficultés financières de la radio.

Aujourd’hui, à l’occasion de cette journée dédiée à la liberté de la presse, Ismaël MATUNGULU lance un appel vibrant aux organisations non gouvernementales, aux autorités et aux bailleurs de fonds de tenir main forte à cet outil qui symbolise également la liberté de la presse dans la zone. Il souligne le rôle crucial qu’a joué la Radio communautaire Saké en s’installant au cœur d’un camp de déplacés, devenant un canal essentiel pour relayer les informations vitales et les communications en faveur des populations déracinées. Il insiste sur le fait que la fermeture de cette radio représenterait une perte immense pour la communauté, privant les habitants d’une source d’information locale et d’un lien social précieux.

La situation de la Radio communautaire Sake Fm n’est qu’un exemple parmi tant d’autres des défis auxquels sont confrontés les journalistes congolais de l’est. Leur engagement à informer, malgré les dangers et la misère, mérite une reconnaissance et un soutien concrets. En cette Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, il est impératif de se mobiliser pour garantir leur sécurité, améliorer leurs conditions de travail et assurer la pérennité des médias locaux, garants d’une information libre et essentielle au sein de communautés fragilisées par des conflits. Soutenir ces voix courageuses congolaises, c’est investir dans la démocratie et l’humanité au cœur d’une région en crise.

Notons que plusieurs entités des provinces du Nord et sud-kivu sont administrés maintenant par l’AFC/M23 depuis le début de l’année 2025.

 

Rédaction 

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